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Carte de 1555 (Jacob van Deventer)

Carte de 2005

Bruxelles

La première enceinte de Bruxelles date du 13e siècle. Le duc de Brabant Henri Ier (1190-1235) souhaite protéger une ville devenue économiquement importante par son port, son marché et son industrie florissante. Durant plusieurs décennies, les bruxellois vont voir ériger différentes tours et fortifications, des ponts-levis et des fosses basées sur des barrières hydrauliques naturelles. Construit à l’aide de pierres et de terre, le rempart est imposant ; il est long de quatre kilomètres et englobe le bas de ville, le port sur la Senne, le château du Coudenberg et la collégiale des Saints-Michel-et-Gudule.
 

Une seconde enceinte, dont les dimensions sont bien plus imposantes, est édifiée dans la seconde moitié du 14e siècle. Elle fait suite aux carences défensives de la première construction ainsi que du boom démographique que connait la ville. Le périmètre fait tout de même huit kilomètres et regroupe 450 hectares de terrain. Sont alors construits un rempart imposant, des tours semi-circulaires (74 !) et sept portes fortes situées sur les routes reliant Bruxelles à l’extérieur. Le rempart correspond à ce que l’on appelle aujourd’hui « la petite ceinture », en plein cœur de Bruxelles.


Dans les siècles qui suivent, les deux remparts vont supporter de nombreuses adaptations. Malgré son apport stratégique devenu rapidement stérile, la première enceinte n’est déclassée qu’au 16e siècle. Durant cette période, elle est assimilée progressivement au tissu urbain. La seconde reçoit plutôt des renforcements et d’autres tours sont érigées pour renforcer les fortifications (au 17e siècle notamment). Elle endure toutefois plus de difficultés et est plus fortement touchée par les décisions néfastes prises par la suite.

Durant la longue période de paix du 18e siècle, des initiatives sont prises pour combler l’inutilité apparente des places fortes. De même, le développement des infrastructures urbaines et l’idéal pacifique des Lumières tendent à négliger les enceintes. Bruxelles est ainsi particulièrement touchée par une politique de réaménagement des systèmes défensifs. Un processus de démolition est initié sous Joseph II (1741-1790) et provoque des dégâts conséquents.

Durant la période française, la situation empire considérablement. Après une brève période d’accalmie, les français déclarent que Bruxelles, ayant perdu tout intérêt militaire, se doit d’être à nouveau réorganisé. Ses dernières défenses sont démantelées, détruites et vendues. Le 19 mai 1810, Napoléon ordonne par décret la démolition de la seconde enceinte, lui préférant des barrières fiscales et de grands boulevards.


Au 19e siècle, la ville accuse un changement important et des mutations visibles dans son occupation spatiale. De par ses impératifs économiques, située entre Anvers et Charleroi, Bruxelles doit faire face à la politique de travaux publics initiée sous Guillaume d’Orange et poursuivie dans une Belgique nouvellement indépendante. Jusqu’à la fin du 19e voire le début du 20e siècle, ce patrimoine architectural est alors méthodiquement détruit pour le développement et la modernisation des boulevards et des canaux par exemple. De même, après la seconde guerre mondiale, la construction de la jonction ferroviaire Nord-Midi ampute encore davantage Bruxelles de ses origines.

De ses remparts, il ne reste aujourd’hui que peu de vestiges. On citera principalement la Tour Anneessens, la Tour Noire, les vestiges du mur Rue de Villers pour la première enceinte. Pour la seconde enceinte, seule la Porte de Hal nous est parvenue après de nombreuses modifications architecturales. Elles sont toutes inscrites sur la liste des Monuments et Sites Historiques classés. Cela permet aux autorités de garantir leur protection et leur conservation pour les générations futures.

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